Au sommet d'un promontoire se dresse le minuscule hameau de Becco dont l'aspect saugrenu du nom provient de la romanisation d'une expression signifiant : "bois de hêtres".
Un aspect troublant de ce village retiré des tracas tient dans la persistance locale, dans un sourire, de légendes où se croisent possédés du démon, apparitions inquiétantes, bêtes fantastiques et même un étrange duo de frères iconoclastes.
Le lieu, retiré et paisible n'a pu que séduire le paysagiste de Chênée qui y réalisa cette huile sur toile issue d'une collection privée. Le titre de l'oeuvre, comme souvent, se contente du minimum descriptif: "Cour de ferme à Becco" On peut difficilement faire plus court et plus clair!
C'est surtout le clocher de l'église locale dédiée à Saint Eloi qui inspirera Edgard D'Hont. Le peintre fichera sa pointe pyramidale au beau milieu de son tableau en profitant, en guise d'avant-plan, de deux anciennes bâtisses datant du dix-septième siècle. Fidèle à sa vocation, cette flèche cernée par son troupeau de toits gris semble nous indiquer les chemins du ciel par-delà ses errances de nuages...
Réaménagées, les fermettes du tableaux abritent aujourd'hui des familles conscientes de vivre dans un lieu privilégié d'où il reste possible de jouir des splendeurs brutes de l'Ardenne profonde.