1676 à un certain Rémy le Godet qui s'en désintéressait sans doute puisqu'à cette date, il accepta de les louer à son beau-frère, Simon SAUVEUR, solide paysan né à Liège en 1631. Dans sa volonté d'aménager de nouvelles cultures, Simon Sauveur s'astreignit à effectuer divers terrassements sur son bien locatif longé par la Vesdre. Au cours de ces travaux, par hasard, sa pioche découvrit une source débitant une eau pure et chaude. Avec beaucoup d'à-propos, notre paysan roublard prit grand cas de sa découverte et construisit une vulgaire hutte d'argile dans laquelle il aménagea de rudimentaires petits bains destinés aux soins des malades des environs. Suite à son succès Simon Sauveur, sans le sou ne put répondre aux exigences sanitaires des autorités de l'époque et s'en retrouva expulsé des lieux.
La fameuse maison SAUVEUR, bien mal nommée puisque le paysan dont elle porte le nom ne la connut jamais, fut construite par Laurent de CHESSION, riche négociant de Beaufays, propriétaire de la brasserie du "Dragon d'or".. La jolie fable qui s'érige autour des bains organisés dans le bâtiment par le découvreur des sources ne repose donc que sur du sable. La maison Sauveur par ailleurs n'utilisa jamais que de l'eau fraîche afin d'alimenter ses bains, l'eau du Gadot, alors qu'à quelques encablures; de vrais bains chauds gavés d'eau thermale furent aménagés.
Comme si l'élucubration des "eaux chaudes" ne suffisait pas, la mémoire collective attribue à la maison un ultime mensonge auquel participe, à son corps défendant,Victor HUGO. Si l'écrivain séjourna avec certitude à Chaudfontaine durant le mois de septembre 18676, il ne logea pas au premier étage de la maison Sauveur comme l'assurent nombre de Calidifontains. Las, le petit biez d'usine qui flattait la maison a tristement disparu, remblayé à jamais. Et pourtant, il suffit de nous replonger dans la quiétude du dessin du paysagiste pour retrouver le chant, la douceur et la beauté de cette eau vive...qui coulera à jamais grâce à lui dans notre souvenir...